Pourquoi Exodus ?

Mark Gofman a développé ce projet grâce à son vécu et son parcours de vie atypique et pourtant si universel : celui du voyage, du transit, de l’expatriation. Né en Sibérie, d’une famille originaire de Bielorussie, il passe une vingtaine d’années en Israël et construit son identité en se réappropriant ses racines juives, héritage culturel fort qui lui tient tout particulièrement à coeur. Il y a maintenant 2 ans, il prend la décision de s’installer en France par amour, redémarrant à zéro sa carrière d’artiste tatoueur. Clémence Chung Gofman est, elle, née en France, mais accorde une importance toute particulière à son histoire familiale, elle aussi faite d’exode et de voyage, notamment par son père, né au Cambodge et ayant trouvé refuge en France devant la montée de la dictature des Khmers Rouges. L’Exode est pour nous un symbole de ces mouvements de population, qui sont des épreuves gigantesques dans une vie, mais font la richesse de notre monde cosmopolite. C’est aussi la force de la diversité, de l’échange et du mouvement permanent vers un monde plus beau. 

Exodus, c’est aussi le nom du bateau qui quittait la ville de Sète en 1947 avec à son bord 4500 rescapés de la Shoah. Les passagers ont vaincus le blocus la marine britannique dans le port de Chypre grâce à une grève de la faim. C’est pour nous un symbole de victoire, de résilience et de résistance, une façon de se rappeler que tout est possible quand on agit ensemble. 

Le but premier de ce studio est de revaloriser les arts alternatifs ; en cassant l’image un peu « voyou » du tatouage ; en montrant que les tatoueurs peuvent être des artistes plasticiens accomplis, offrant qualité, savoir-faire et créativité. Se faire tatouer, c’est avant tout porter sur sa peau une oeuvre d’art unique et personnelle, fruit d’un véritable travail de création. L’esprit de concurrence et de productivisme s’empare peu à peu du milieu du tatouage, et nous voulons, avec notre projet, proposer à cette communauté grandissante de créer ensemble, de s’enrichir mutuellement.